Le B-24 Liberator de Cannes, Alpes-Maritimes, France
Pilote : capitaine Robert W. Hornbaker
 
Mission
Date
25 mai 1944, MACR 5415
Base
Gioia del Colle, Italie
 
Objectif
Bombardement du noeud ferroviaire de Givors
Zone de crash
Colline de La Croix des Gardes, Cannes, France
Avion
Type
B-24H-15-CF
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Serial
41-29412 "Strictly from Hunger"
Unité
15th AF, 55th BW, 464th BG
Equipage
1
Pilote
Capt
0-662788
Tué, USACliquer pour agrandir
2
Copilote
S/Lt
 
Prisonnier
3
Navigateur
Lt
Richard B. Nilles
 
Tué
4
Bombardier
Lt
Carl A. Gein
 
Tué
5
Radio
Sgt
Edwin J. Draney
 
Tué
6
Mitrailleur sabord-méc.
T/Sgt
 
Prisonnier
7
Mitrailleur sabord-méc. as.
Sgt
Lawrence E. Reinecke
 
Tué
8
Mitrailleur tourelle queue
Sgt
 
Prisonnier
9
Mitrailleur tourelle boule
Sgt
William J. Harcher
 
Tué
10
Mitrailleur tourelle nez
Sgt
Deneal Hoffman
 
Tué

Jeudi 25 Mai 1944. Durant les opérations aériennes alliées menées détruire les moyens de communication de l'occupant dans le sud de la France, 2 groupes de B-24 Liberator du 55th Bomber-Wing de la 15th Air Force, les 464th et 465th Bomber-Group, avaient pour mission la mise hors service du noeud ferroviaire de Givors, ville située à une vingtaine de km au Sud de Lyon dans la vallée du Rhône.

Quatre quadrimoteurs appartenant 464th BG seront très sérieusement endommagés dont 3 ne rentreront pas à leur base temporaire de Gioia del Colle, dans les Pouilles italiennes. Les groupes de bombardiers américains avaient été durement malmenés sur leur route de retour, tant par la Flak, que la Luftwaffe, dont les Messerchmitt 109 et Focke Wulf 190 dont les bases étaient localisées a Istres, Salon-de-Provence et les Channoines.

Le deuxieme appareil perdu portait le matricule militaire (serial number) 41-29412. Surnommé Strictly from Hunger par son équipage il était piloté par le capitaine Robert W. Hornbaker.

Durement touché par la Flak au passage des côtes de l'Estérel, il fut particulièrement pris à partie par 4 chasseurs allemands, l'un d'eux, un Me 109, réussi à éviter les tirs provenant des tourelles américaines en plongeant et resurgissant sur la gauche du quadrimoteur tout en lachant des rafales de MG15 (7,92 mm) et de 20 mm provenant de son canon axial.

Le résultat ne se fit pas attendre : moteur numéro 1 incendié (le feu ne pourra pas être éteint), numéro 2 avec une perte du régime importante et pression d'huile baissant dangereusement, tout en dégageant un long panache de fumée noirâtre et épaisse.

Mais ce n'est pas tout, le côté gauche du fuselage a aussi été criblé d'impacts et la pompe principale de transvasement de carburant est détruite, faisant s'écouler au niveau de l'emplanture de l'aile gauche un flot de carburant s'échappant par les soutes à bombes. Comble de malchance, plusieurs câbles de commandes sont sectionnés.

Malheureusement aussi, le pilote a été tué sur le coup par des éclats reçus à la tête et au thorax.

C'est dans ce contexte infernal que l'appareil, maintenant piloté par le sous-lieutenant Raymond H. Burklund, fort heureusement indemne, s'élance tout de même, en perdant de l'altitude, au-dessus de la Méditerranée.

Au passage des côtes, le B-24 aura encore été l'objet de tirs de la Flak localisée au Cap Roux entre Cannes et Saint-Raphaël.

Survolant la mer, la formation de B-24 du 464th BG est alors vue disparaître au loin en direction de l'Italie via la Corse. C’est le moment ou le sous-lieutenant Burklund se rend compte qu'il lui sera impossible de rallier l’île de beauté, son appareil risquant l’explosion à chaque instant !

Quittant sa route en virant dans une grande courbe sur la gauche, le B-24 mortellement touché se dirige au droit de Cannes en survolant les îles de Lérins.

La Flak du secteur entre alors en action, tandis que 4 hommes d'équipage (incluant le co-pilote) sautent en parachute. L'appareil, désormais livré à lui-même, et dans dans une dernière spirale sur sa gauche, va s'écraser sur la face Est de la colline de La Croix des Gardes, évitant par miracle un désastre en ne s'abattant pas sur la ville.

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Dans l'épave, seront retrouvés les corps sans vie du pilote et celui d'un autre aviateur qui ne sera jamais identifié, tout comme aucune trace des 4 autres hommes restant, et pour cause, il se trouve en effet que sur les dix hommes qui composaient l'équipage, 4 ont sauté très au large des côtes provençales (ils ne serons jamais retrouvés), tandis que pour un de ceux se parachuta au-dessus de Cannes, le s/sgt Lawrence E. Reinceke, il ne survécut pas au fait que son parachute ne s'ouvrit pas.

Il sera retrouvé sans vie, face contre terre, à près de 2 km à l'Est de l'endroit où s'est écrasé son avion.

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Le résultat de cet accident qui mit en émoi toute la population cannoise sera de 4 disparus, 3 tués (dont 1 non identifié), et 3 prisonniers de guerre.

50 années plus tard, le 4 Juillet 1994, le dernier survivant de ce quadrimoteur, le sergent Alfred R. Karow, qui occupait les fonctions de mécanicien de bord et mitrailleur de la tourelle dorsale, sur invitation de la municipalité cannoise et d'Aéro-Re.L.I.C., revenait sur les lieux du premier et seul parachutage qu'il effectua de sa vie : Cannes.

Aussi présents avec lui, la veuve du pilote, Madame Velma Hornbaker/Kirby, qui se remaria de nombreuses année plus tard avec le Dr Vernon Kirby. La soeur du mitrailleur arrière était aussi présente, ainsi que sa fille, tout comme des anciens de l'escadrille du capitaine Hornbaker.

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